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Patrimoines numériques et création : la figure de l’artiste-chercheur

Projet en cours.
Porté par Isabelle Barbéris, université Paris Diderot (CERILAC) et Mélanie Bouteloup, Bétonsalon - Centre d’art et de recherche.
Durée estimée : 2012-2017.

Depuis 2012, le CERILAC et le Centre d’art et de recherche Bétonsalon travaillent ensemble autour de l’artiste-chercheur, pour explorer ses pratiques de collectes et de réutilisations de collections constituées, notamment, par les bases numérisées.

Maryam Jafri : sur les archives numériques de la décolonisation du musée Getty

Dans ses créations Getty vs. Ghana (2012), Corbis vs. Mozambique (2012) et Getty vs. Kenya vs. Corbis (2012), l’artiste Maryam Jafri plaçait côte à côte des photos d’archives de la décolonisation, provenant d’une part des fonds nationaux de pays africains, d’autre part de banques d’images numérisées en ligne. Cette juxtaposition rendait manifestes les questions de la propriété et du contrôle de ces images fondant des histoires nationales, et interrogeait les pratiques de numérisation, de copyright et d’accès aux archives historiques.
Dans le projet global intitulé Independence Day 1934-1975, les images collectées par Maryam Jafri dans près de trente pays d’Asie et d’Afrique révèlent la dissémination d’un modèle occidental de représentation et de performance du pouvoir, à travers les cérémonies souvent orchestrées par les anciennes puissances coloniales.
Pour poursuivre le projet Independence Day 1934-1975 et sa réflexion sur les archives numérisées, nous nous proposons d’accueillir en résidence l’artiste Maryam Jafri et d’organiser une série de séminaires et d’ateliers interdisciplinaires ainsi qu’une publication de ses travaux au croisement de l’art et de la recherche.

- Site internet de Maryam Jafri : http://www.maryamjafri.net/

Dispositif envisagé
/ résidence de l’artiste Maryam Jafri à Paris Diderot et Bétonsalon - Centre d’art et de recherche
/ organisation d’une exposition expérimentale et d’un programme de séminaires et d’ateliers en lien avec des chercheurs universitaires et des étudiants de l’université Paris Diderot
/ publication à partir de sa création

Emmanuelle Raynaut : sur les archives du Vatican

Dans Pourquoi moi (2009-2012), Emmanuelle Raynaut, artiste visuelle et performeuse, a déjà traversé et exploité les archives du Vatican, dont les réserves font à ce jour l’objet d’un travail colossal de numérisation. L’artiste vient observer les mutations de l’objet dans son lieu de vie et d’exposition du fait des nouvelles technologies de conservation, de consultation et d’exposition : mutation de la mise en relation d’une œuvre avec d’autres œuvres ; mutation des circuits d’expression de l’œuvre ; mutation de l’identité de l’œuvre comme des projections identitaires qu’elle attire à elle, etc. Cette dernière se démultiplie au sein de nouvelles procédures d’inventaire et de conservation, ce qui vient interroger les notions de patrimoine, de restauration. La numérisation des archives du Vatican produit une arborescence qui produit elle-même du sens, en déplaçant l’œuvre matérielle dans un hors-champ.
Par l’ajout successif de différents médiums, une œuvre devient “des œuvres”. Au sein de ce dédale, l’artiste part à la recherche de “l’âme” de la sculpture.
Dans le cadre d’UPDN, il s’agirait de revenir sur cette exploitation des sources numériques, en se concentrant sur celles qui mettent en jeu les représentations du corps humain. Ce dernier vient à se fragmenter dans un espace multifocal d’exposition permettant, par l’usage de sous-catégories d’inventaire, de mettre en lien, sur une même interface, des sculptures de la haute Antiquité avec celles du Moyen-Âge (par exemple).

- Site internet : http://arep-compagnie.net/

Dispositif envisagé

Le projet comprendrait différentes étapes in progress :
/ poursuite du travail dans les réserves du Vatican
/ mise à contribution des parties prenantes (conservateurs, informations) de cette numérisation du patrimoine du Vatican (séminaire, journée d’étude)
/ ateliers de performance proposant au étudiants et chercheurs de SPC d’activer ces archives numériques - par exemple, un travail d’oralisation (à travers l’utilisation de MP3) des archives, faisant passer de la pierre... à la voix. L’archive est rendue vivante dans le jeu des formats convoqués : le MP3 est le fil rouge de cette réanimation numérique de l’archive.
/ travail final de restitution au sein de SCP

Qalqalah

En 2015, Bétonsalon – Centre d’art et de Recherche et Kadist Art Foundation Paris lancent la publication conjointe de Qalqalah, un « reader » rassemblant des contributions d’artistes et de chercheurs autour de problématiques croisées.
Conçue comme une publication en ligne et bilingue (français/anglais), Qalqalah a pour vocation à faire circuler des voix internationales parfois peu entendues en France, et vice-versa. Au-delà de logiques événementielles, Qalqalah se déploie dans le temps pour constituer un espace de croisements, de frottements, de détours et d’interprétations où approfondir des lignes de recherche, partager des ressources et élargir le champ d’une pensée critique décentrée des références occidentales.
- Télécharger la version française
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/ Image : Maryam Jafri, Independance Day 1934-1975, depuis 2009, vue d’exposition au Bielefelder Kunstevrein, 2013.
Photographe : Philipp Ottendörfer © Bielefelder Kunstevrein