Les territoires du cinéma - Cinéma et numérique

Selon André Gaudreault et Philippe Marion, notre univers médiatique traverse depuis plusieurs années une zone de turbulences d’une ampleur inédite, au point de reconsidérer les règles de la consommation cinématographique et les règles du marché de la fabrication des films (La fin du cinéma ? Un média en crise à l’ère du numérique, Armand Colin, 2013). Dans son ouvrage L’image numérique au cinéma (L’Harmattan, 2013), Philippe Lemieux explique que les individus les plus importants de l’art cinématographique sont ceux qui ont un désir profond d’améliorer, non seulement la qualité narrative des films, mais aussi les techniques qui permettent de leur donner une forme. Le numérique redessine les liens entre l’art et la technique, deux dimensions complémentaires d’un art qui est essentiellement technologique. Il modifie radicalement la relation au montage, à l’esthétique, et révolutionne également le modèle économique qui doit s’adapter aux mutations technologiques. La projection numérique se généralise et implique des changements profonds pour les créateurs, les exploitants et les spectateurs qui découvrent de multiples façons de consommer le cinéma, dans les salles mais aussi sur leurs outils personnels de communications. Le caractère mutagène des nouvelles technologies vient ainsi bouleverser la production et la distribution des œuvres. Dans Le cinéma à l’heure du numérique (MkF éditions, 2012), Michel Bourgatte et Vincent Thabourey s’interrogent sur les nouvelles formes de marchandisation qui accompagnent « la révolution technologique » et font ressurgir la thématique de l’éclatement social, abordée par la socio-esthétique du cinéma.
Organisée dans le cadre du Festival Premiers Plans d’Angers qui se déroulera du 16 au 25 janvier 2015, cette nouvelle édition du colloque des Territoires du cinéma est organisée à l’initiative de l’ESSCA d’Angers, de l’Université d’Angers, et du laboratoire du CREA de Paris X Nanterre. Il propose d’accueillir des communications présentant une réflexion théorique sur les apports et les limites du numérique dans l’industrie et l’art cinématographiques dans différents champs disciplinaires regroupés en trois grands axes, sciences économiques et gestion, tourisme et patrimoine, poétique et esthétique.
Les communications pourront se faire en anglais et en français.

Organisation

Les organisateurs sont : Jean René Morice (Université d’Angers, UFR IMIS-ESTHUA-ITBS), Jean-Claude Taddéi (ESSCA), Isabelle Van Peteghem-Tréard (Université Paris 10).
Les laboratoires mobilisés sont ESSCA Knowledge, ESO-Angers (Espaces et SOciétés, UMR CNRS 6590) et le CREA (EA 370) de l’Université Paris X Nanterre