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Joëlle LE MAREC

Patrimonialisation, dispositifs numériques et rapports aux savoirs

« Il existe trois domaines de recherche dans lesquels je développe des collaborations et des projets qui comportent un travail soit critique soit expérimental, sur les usages des patrimoines numérisés.
- Les savoirs des médiateurs et des amateurs et savoirs pratiques, peu observables et peu formalisés, mais qui sont fondamentaux dans l’action culturelle, et qui dans certains cas prennent forme dans des projets de constitution et d’archivage de de corpus complexes (ex. : programme ANR Spectacle en Ligne(s) sur les savoirs de la répétition pour le théâtre et l’opéra, ANR piloté par l’IRI du Centre Georges Pompidou et associant le CERILAC, l’INRIA, le LIRIS, Ubicast, le théâtre des Célestins et le festival d’Art Lyrique d’Aix en Provence)
- Le domaine des études de sciences, et plus particulièrement les mutations des conceptions du savoir dans la recherche académique elle-même et à ses frontières (ex. : le portail http://science-societe.fr/, pour un usage partagé de ressources en études de sciences).
- Les études des pratiques de médiations dans les musées, et les liens entre médias et institutions, notamment lorsque les dispositifs de médiation (scénarios interactifs, audioguides, usages des réseaux) font pénétrer dans le musée des logiques médiatiques et industrielle (ex. : dispositif Visite + réalisé à la cité des Sciences, et donnant lieu à des collaborations multiples depuis dix ans).
Une des questions qui se posent à propos de la vie des savoirs, est la tension entre la légitimation croissante des pratiques et des expériences de très nombreux individus et groupes hors académie (impliqués dans tout ce qui relève de démarches dites participatives) et le développement d’un marché de l’expertise, de l’ingénierie sociale et d’une industrialisation de toutes les technologies culturelles et sociales, qui recrée des pouvoirs nouveaux.
La volonté politique et industrielle de développer tous les processus de numérisation dans la culture et la recherche oblige à développer un effort de vigilance critique et de créativité dans la recherche, tant les intérêts en jeu sont parfois concurrentiels : le développement d’un marché de l’ingénierie « de la connaissance » n’est pas forcément en phase avec un état des connaissances sur la vie des savoirs.
C’est pourquoi je m’implique dans des travaux qui permettent de développer des formes d’alliances entre équipes de recherche, institutions culturelles et structures associatives, pour assurer une cohérence entre les conceptions de l’innovation et de nouvelles épistémologies en sciences sociales et en études de sciences. »

Biographie/Bibliographie

Joëlle Le Marec est professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Diderot. Elle a dirigé la cellule évaluation des expositions de la Cité des Sciences et de l’Industrie (1989 à 1994), avant de devenir enseignant-chercheur. Elle a dirigé à partir de 2003 l’équipe Culture Communication, Culture et Société à l’École Normale Supérieure de Lyon, et la communauté académique de recherche "Enjeux et représentations des sciences, des technologies et de leurs usages". Elle est depuis 2011 à l’Université Paris-Diderot, CERILAC (centre de recherche interdisciplinaire sur les Lettres, Arts, Cinéma), dont elle co-anime un des axes "Esthétique, Médias/Musique, Oralité, Images". Elle dirige la spécialité "Journalisme Scientifique" du master Cinéma, Média Documentaire.
/ Elle est membre du comité de rédaction de la Revue d’Anthropologie des Connaissances" et préside le comité scientifique international des Journées Hubert Curien 2015.
/ Elle a effectuée et dirigé de nombreuses recherches et publié des ouvrages et articles sur les pratiques des visiteurs, sur la condition du public dans les musées, et sur les discours à propos de sciences dans les musées et les médias.

Contact

/ Blog : http://joellelemarec.fr/
/ Mél. : Joëlle Le Marec - joelle.lemarec(a)univ-paris-diderot.fr