Le trésor de Radio France se cache dans un entrepôt situé au nord de Paris. A deux pas de la porte d’Aubervilliers, au bout d’une rampe pour voitures qui permet d’accéder à des hangars loués par des stylistes de mode ou des entreprises d’électroménager, c’est là que se trouve la discothèque du groupe public.
Une immense caverne d’Ali Baba qui, depuis 2004, abrite sur 4 000 m2 des centaines de milliers de vinyles (33 et 45-tours), CD, 78-tours pour gramophones, cylindres de cire du début du XXe siècle, partitions musicales, journaux et livres en tout genre. Ce rêve de collectionneur dûment protégé n’est réservé qu’à quelques archivistes qui connaissent cet endroit comme leur poche.
ENREGISTREMENTS RARES
Lorsqu’on déambule à travers les linéaires remplis de disques minutieusement classés grâce à une numérotation cabalistique dont seuls les locataires des lieux connaissent le secret, on aimerait s’y faire enfermer la nuit pour respirer l’odeur des anciennes pochettes encore neuves et, selon son humeur, faire tourner sur une platine un enregistrement rare de Miles Davis, des chants de Nouvelle-Guinée, l’intégrale des Rolling Stones ou le discours du général de Gaulle lors de l’arrivée de la deuxième division blindée sur les Champs-Elysées en 1945.
« Attention, nous ne sommes pas des collectionneurs et encore moins un musée !, prévient Marc Maret, responsable de la discothèque de Radio France depuis 2011. Ce lieu est avant tout un formidable outil de travail au service des...