Résumé
Inflation du présent, fusion du savoir et du savoir-faire, primat du quantitatif : il y a une philosophie derrière les procédures de Google, et peut-être une politique.
De nos jours, Google semble omniprésent. Qu’on l’admire
ou qu’on la redoute, l’entreprise est presque inévitable. C’est notre
dieu caché, le tout-puissant du Web. Sa présence est si forte qu’elle
passe souvent inaperçue. Sa fiabilité (en tout cas en matière de
recherche) reste inégalée, lui garantissant une domination qui inquiète
et dérange. La simplicité de sa page d’accueil, marque de son efficacité
et de sa toute première vocation, voile bien son évolution ces
dernières années, tout en maintenant l’apparence d’une forme
d’immédiateté dans nos rapports avec les informations indexées sur le
réseau. La prolifération de ses services, la diversification de ses
offres, ne font que renforcer son noyau dur : la recherche et la
publicité.
Mais si la page d’accueil a su maintenir l’image première
de la société, une image de relative pureté, elle ne fait qu’accroître
l’efficacité d’une culture et d’une philosophie. Car Google doit sa
réussite en grande partie à une convergence entre l’exploitation
astucieuse et intelligente d’une technologie et la philosophie de ses
fondateurs, une philosophie particulière, articulée en forme d’abrégé
par les créateurs de la société et développée depuis la fondation de
l’entreprise. Une sorte de credo, nuancé et raffiné depuis 1998, qui ne
cesse d’alimenter les controverses et de séduire les rivaux. Mais
quelles sont les idées directrices derrière ce géant de
l’information ?
Comment apprécier le rôle joué, dans
l’imaginaire technique d’une société comme Google, par une certaine
conception de l’information, de sa production dans l’ère du numérique et
des modalités de sa transmission …
Inflation du présent, fusion du savoir et du savoir-faire, primat du quantitatif : il y a une philosophie derrière les procédures de Google, et peut-être une politique.